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Ladies and Gentlemen  

 

John P. Entelis, Professor of political Science at Fordham University (New York), gave an important lecture at CSID-Tunisia on Tuesday, March 13th 2012, on "The Future of Democracy in the Maghreb: Algeria in Comaparative Perspective", which was then followed by an open debate with scholars and civil society activists.

 

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We are pleased to send you the full transcript of The lecture, in both French and English which we hope you will find helpful (See below).      

 

 Tanscription du Text en Francais

 

 

La nouvelle que l'�pouse du colonel Mouammar Kadhafi et trois de ses enfants avaient trouv� l'asile politique en Alg�rie voisine alors m�me que son r�gime �tait sur le point de s'effondrer n'a surpris personne, vu l'effort continu de ce pays � r�affirmer son h�ritage r�volutionnaire, fruit de 132 ann�es d'occupation coloniale et de presque huit ans de guerre de lib�ration nationale. Cependant, cette lutte r�volutionnaire ancr�e dans l'histoire a �t� routinis�e il y a bien longtemps. Le mythe nationaliste r�sultant, d�fini par la bureaucratie et orchestr� par l'�lite, a autant pour objectif de maintenir le statu quo politique que de servir de mod�le de r�volte populaire contre un r�gime h�g�monique, qu'il soit impos� par l'�tranger ou complot� de l'int�rieur.

 

La r�pugnance de l'Alg�rie � abandonner ses cor�volutionnaires de Libye r�sulte d'un cadre de r�f�rence id�ologique d�pass� mais cependant toujours dominant par lequel l'Alg�rie voit le monde et veut �tre vue par lui. Elle traduit aussi une r�ticence � accepter les nouvelles r�alit�s g�opolitiques et strat�giques que le Printemps arabe a cr��es en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

 

Cette perspective immobiliste existe dans le contexte des d�fis fondamentaux auxquels est actuellement confront� le syst�me politique alg�rien sur trois axes diff�rents mais li�s. Le premier challenge est une lutte des �lites pour le pouvoir, opposant la classe gouvernante et les services de renseignement omnipotents. Deuxi�mement, la bataille pour la supr�matie �conomique entre les � nationalistes des ressources � et les r�formistes �conomiques a conduit � une impasse politique. Ce conflit tourne autour du contr�le de la � poule aux œufs d'or �, c'est-�-dire la Sonatrach, l'�norme groupe p�trolier et gazier national. Pour finir, des divisions interg�n�rationnelles empoisonnent les relations entre l'�tat et la soci�t�. Une jeunesse insatisfaite, d�sillusionn�e et d�sesp�r�e, souvent sur-�duqu�e mais sous-employ�e, est descendue dans la rue, en une s�rie de gr�ves sauvages, manifestations publiques et autres formes de protestations contre le r�gime. Ces manifestations signalent une rupture permanente avec le grand contrat social sous-entendu dans le mantra id�ologique post-ind�pendance, � la r�volution pour le peuple et par le peuple �.

 

Des d�veloppements r�cents indiquent, aux plus hauts niveaux de l'autorit� gouvernementale, une lutte entre �lites pour le pouvoir impliquant les trois piliers de l'�tat alg�rien : l'arm�e et les services de renseignement, la Sonatrach, qui constitue le moteur �conomique du pays, et l'�lite dirigeante du parti au pouvoir, le Front de Lib�ration National. D�but janvier 2010, un bouleversement politique d'envergure nationale a touch� l'�quipe dirigeante de la Sonatrach. Le pr�sident de la soci�t�, Mohammed Meziane, ainsi que trois des quatre vice-pr�sidents, ont �t� licenci�s � la suite d'une enqu�te relative � une affaire de corruption publique, enqu�te diligent�e par le principal service de renseignements du pays, le D�partement du renseignement et de la s�curit� ou DRS, dirig� par le tr�s influent g�n�ral Mohamed � Toufik � Medi�ne.     

  

 

 

�tant donn� la relation directe entre Meziane et son patron, Chakib Khelil, le ministre de l'�nergie, des mines et de l'industrie, ce dernier s'est lui m�me trouv� indirectement impliqu� tr�s peu de temps apr�s l'�clatement du scandale. Le ministre n'a pas �t� inculp� mais simplement d�mis de son poste influent lors d'un remaniement gouvernemental. Un mois plus tard, un autre �v�nement marquant, � savoir l'assassinat d'Ali Tounsi, chef de la police nationale, la Direction g�n�rale de la s�ret� nationale ou DGSN, a entra�n� d'importants bouleversements au niveau minist�riel.

 

Tounsi n'�tait pas un simple flic, mais une figure cl� de l'appareil de s�curit� du gouvernement, ayant dirig� la DGSN pendant plus de dix ans. Sous la pr�sidence d'Abdelaziz Bouteflika, Tounsi a modernis� la police nationale, supervisant une expansion rapide du personnel et faisant construire dans tous le pays des douzaines de nouveaux postes de police dans le cadre du programme anti-terrorisme du gouvernement. Le fort soutien par Bouteflika des efforts de Tounsi faisait partie de la strat�gie plus large du pr�sident visant � cr�er une force de s�curit� puissante, loyale � l'ex�cutif et ind�pendante du DRS. Bien que Tounsi ait �t� autrefois colonel dans l'arm�e, il avait rejoint la vie civile depuis plusieurs ann�es. Par cons�quent, certains analystes ont vu un lien entre l'enqu�te du DRS sur les dirigeants de la Sonatrach proches de Bouteflika et le meurtre du chef de la police.

 

Bien que le haut commandement de l'arm�e (autrement dit, le pouvoir) ait jou� un r�le d�terminant dans l'acc�s de Bouteflika � la pr�sidence de l'Alg�rie en 1999, depuis cette date et apr�s deux r��lections de suite en 2004 et 2009, Bouteflika a graduellement r�tabli son autorit� sur ses patrons militaires. Gr�ce � l'�limination d'un grand nombre d'officiers sup�rieurs cl�s par une combinaison de retraites forc�es, de nominations ambassadoriales et de d�c�s dus � l'age, il a pu concentrer le pouvoir ultime au sein de l'ex�cutif, avec lui � sa t�te. Cette tentative de modifier l'�quilibre des pouvoirs au d�triment de l'arm�e et en faveur de l'autorit� civile n'a pas �t� appr�ci�e par le g�n�ral Medi�ne, le chef vieillissant mais puissant du DRS et l'�minence grise absolue du pays.

 

D'autre part, l'analyse du conflit entre les � nationalistes des ressources � et les r�formistes �conomiques est cruciale pour comprendre les manœuvres du gouvernement. Quand, � la fin mai 2010, Bouteflika a annonc� le remaniement minist�riel, les implications politiques du scandale de corruption �taient encore en train de se jouer. Finalement, 14 hommes, dont la majorit� avait occup� des postes de direction � la Sonatrach, ont �t� inculp�s pour avoir particip� � l'attribution directe de contrats � des soci�t�s de service internationales. Ils ont �t� remplac�s par des individus plus proches des nationalistes de ressources, des conservateurs politiques de la vieille �cole et de l'arm�e.

 

Trois membres importants du gouvernement Bouteflika ont �t� d�mis de leur poste minist�riel, ce qui a port� un coup aux efforts de Bouteflika visant � d�tourner l'�conomie et la politique alg�riennes de leur pass� trop autoritaire pour les orienter vers un avenir plus lib�ral et pluraliste. Les ministres limog�s, �troitement associ�s aux politiques �conomiques r�formistes, �taient Chakib Khelil du minist�re de l'�nergie, Abdelhamid Temmar du minist�re de la promotion des investissements et Nourredine Zerhouni du minist�re de l'int�rieur. La confluence des �v�nements dramatiques que je viens de d�crire assure pratiquement que la ligne dure des nationalistes des ressources d�terminera la direction de l'�conomie nationale, y compris le statut l�gal, administratif et financier de la Sonatrach, � court et � moyen terme.

 

Ces changements gouvernementaux sont significatifs car les trois hommes d�mis de leur poste prestigieux �taient professionnellement, politiquement et personnellement proches du pr�sident alg�rien. Khelil et Temmar, par exemple, �taient au centre des efforts de Bouteflika, au d�but de son second mandat, visant � ouvrir le pays � plus d'investissements �trangers, en particulier dans le secteur de l'�nergie, efforts auxquels l'arm�e s'est syst�matiquement oppos�e.  

  

 

 

En tant que ministre de l'int�rieur, Zerhouni s'appliquait � exercer les pleins pouvoirs de la pr�sidence. � son poste pr�c�dent, il contr�lait la DGSN, le service de police qui avait �t� sensiblement renforc�, soi-disant pour soutenir la � guerre contre la terreur �, mais aussi pour compenser le pouvoir de l'arm�e et du DRS. D�sormais, � titre de � premier ministre adjoint �, un poste nouveau et non d�fini, Zerhouni n'a plus les m�mes pouvoirs.

 

Ces mouvements de personnel refl�tent un changement de politique plus large dans des zones cl�s de l'�conomie, en particulier le secteur de l'�nergie. Khelil et Temmar sont devenus tous deux les repr�sentants du moment lib�ral dans l'histoire �conomique alg�rienne r�cente, le premier ayant �t� charg� de la lib�ralisation de l'industrie des hydrocarbures dans laquelle des soci�t�s �trang�res devaient �tre autoris�es � d�tenir une part majoritaire des licences de p�trole et de gaz en amont et de l'industrie connexe en aval. Temmar, lui, s'est vu charg� de la mise en oeuvre d'une politique de privatisation destin�e � vendre plus de 1000 entreprises d'�tat. Toutefois, ces cinq derni�res ann�es, les deux ministres avaient �t� entrav�s par une strat�gie de r�gime de plus en plus conservatrice et, de toute fa�on, avaient depuis longtemps cess� de promouvoir des r�formes ax�es sur le march�.

 

Le Printemps arabe est arriv� � un moment critique de l'histoire moderne de l'Alg�rie alors qu'un �tat et une soci�t� sont plong�s dans une grande incertitude. Bien que les manifestations contre l'�tat n'aient pas atteint les m�mes proportions qu'en Tunisie, en Libye, en Syrie ou au Y�men, le mouvement de protestation refl�te bien un fort clivage au sein du corps politique. En Alg�rie, l'�cart entre l'�tat et la soci�t� n'a jamais �t� aussi grand qu'aujourd'hui. Un grand public profond�ment m�content r�clame le changement � une �lite gouvernante apparemment indiff�rente, sinon m�prisante. La liste des griefs de la majorit� des Alg�riens ordinaires touche toutes les cat�gories de la soci�t�, de l'�conomie et de la politique ; ces griefs ont trouv� leur expression dans des actes de protestation quasi quotidiens et d'autres formes de d�sob�issance civile.

 

Certes, de nombreux facteurs limitent le degr� de changement politique via la contestation populiste en Alg�rie. La f�rocit� d'un appareil militaris� d�termin� � se maintenir au pouvoir � n'importe quel prix n'est pas le seul obstacle � la r�volution. D'autres facteurs jouent �galement un r�le important : la taille du pays, la diversit� de sa population et l'utilisation de la richesse g�n�r�e par le p�trole pour apaiser des classes m�contentes. D'autre part, le souvenir r�cent d'une guerre civile sanglante qui a fait 200 000 victimes, ainsi que les attaques continues du groupe terroriste Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), hantent la conscience nationale et agissent comme un frein � une r�bellion int�rieure � grande �chelle.  

  

 

 

Pendant ce temps, la population jeune de l'Alg�rie, majoritaire dans le pays, a commenc� � articuler une vision politique tr�s �loign�e de celle de l'�lite gouvernante vieillissante du pays. La phras�ologie archa�que du pass� est d�sormais remplac�e par des revendications explicites pour la libert� politique, la d�mocratie et la dignit� humaine. L'�mergence d'un groupe peu coordonn� de figures d'opposition connu sous le nom de Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie a �t� le fer de lance d'une r�volte populiste contre le r�gime depuis le d�but 2011, qui s'inspire dans une grande mesure des intifadas qui ont lieu en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Mais l'Alg�rie est-elle le prochain pays sur la liste ?

 

Bien qu'il ait d�clar� le contraire, il est peu probable que le pr�sident affaibli ach�ve son troisi�me mandat en 2014 car il est visiblement malade, et le syst�me constitutionnel ne pr�voit pas de m�canisme clair pour une succession politique. En attendant, un individu qui lui-m�me, � 72 ans, montre des signes de faiblesse physique, est � la t�te d'un appareil de s�curit� national enhardi. L'industrie des hydrocarbures, dont proviennent pratiquement toutes les sources de revenus de l'�tat, demeure manipul�e politiquement et mal g�r�e �conomiquement. Par cons�quent, une soci�t� civile de plus en plus agit�e ne veut plus �tre apais�e par des promesses rh�toriques ou des r�compenses �conomiques � court terme en �change d'une ob�issance politique.

 

Ce qui est clair, c'est que les anciens modes d'�tablissement et d'application des lois devront �tre fondamentalement reconfigur�s pour r�pondre aux revendications populistes pour la promotion sociale, l'opportunit� �conomique et les libert�s politiques. Comme c'est le cas depuis la fondation de la r�publique, c'est l'arm�e qui fera que cette transition se d�roulera paisiblement ou dans la violence.   

 

  

English Transcript:  

 

 

The news that Colonel Muammar al-Qaddafi's wife and three of his children found political refuge in neighboring Algeria even as his regime was on the verge of collapse came as no surprise given the country's long-standing effort to reaffirm its revolutionary heritage, drawn from 132 years of colonial occupation and nearly eight years of a war of national liberation. Yet this historically-rooted revolutionary struggle was long ago routinized. The resulting bureaucratically defined and elitist directed nationalist myth is intended as much to sustain the political status quo as to serve as an exemplar of peoples' revolt against hegemonic rule, whether foreign imposed or domestically conspired.

 

Algeria's reluctance to abandon its fellow revolutionary in Libya flowed from an outdated yet still dominant ideological frame of reference through which Algeria sees the world and wants to be seen by it. It also reflects an unwillingness to accept the new geopolitical and strategic realities that the Arab Spring has brought to North Africa and the Middle East.

 

This "stand pat" perspective exists in the context of fundamental challenges currently confronting the Algerian political system along three different but related axes. The first challenge is an intra-elite struggle for power between the governing class and the all-powerful intelligence services. Secondly, the battle for economic supremacy between resource nationalists and economic reformers has led to a political standstill. This conflict revolves around control over the "goose that lays the golden eggs" -- Sonatrach, the country's gargantuan national oil and gas company. Finally, intergenerational divisions plague state-society relations. Discontented, disillusioned, and desperate youth -- often over-educated but under-employed -- have taken to the streets in repeated wildcat strikes, public demonstrations, and other forms of anti-regime protest. Such protests signal a permanent rupture with the grand social contract implied in the post-independence ideological mantra, "the revolution for the people and by the people."  

 

 

 

Recent developments point to an intra-elite power struggle at the highest levels of state authority involving the three pillars of the Algerian state: the military and intelligence agency; Sonatrach, representing the economic engine of the country; and the ruling elite in the governing party (Front de Lib�ration National). In early January 2010, there was a political upheaval of national proportions affecting Sonatrach's senior management team. The president of Sonatrach, Mohammed Meziane, and three of the company's four vice presidents were fired as a result of a public corruption investigation. Algeria's top security and intelligence agency, the D�partement du Renseignement et de la S�curit� (DRS), headed by the influential General Mohammed "Tewfik" Medi�ne, initiated the investigation.   

 

Given the direct relationship between Meziane and his boss, Energy, Mines and Industry Minister Chakib Khelil, it was not long after the scandal broke out that Khelil himself was indirectly implicated. The minister was not charged but simply removed from his important position in a government reshuffle. A month later, major shifts in cabinet appointments followed another significant event -- the assassination of Ali Tounsi, head of the national police or Direction G�n�rale de la S�ret� Nationale (DGSN).

 

Tounsi was no mere flic (cop), but a key figure in the government security apparatus having directed the DGSN for over ten years. Under President Abdelaziz Bouteflika, Tounsi modernized the national police force, overseeing a rapid expansion in personnel, and constructing dozens of new police stations across the country as part of the government's anti-terrorism program. Bouteflika's strong support for Tounsi's efforts was part of the president's larger strategy to create a powerful security force loyal to the executive and independent of the DRS. Although Tounsi himself was once a colonel in the army, he had been a civilian for many years. Thus, some analysts saw a connection between the DRS investigation of Sonatrach officials close to Bouteflika and the murder of the police chief.

 

Although the army high command (or le pouvoir) was instrumental in securing the Algerian presidency for Bouteflika in 1999, since that time -- and following two successful back-to-back presidential reelections in 2004 and 2009 -- Bouteflika has gradually reasserted authority over his military patrons. Through a combination of forced retirements, ambassadorial assignments, and the age-related deaths of many key high army officers, he was able to concentrate ultimate power within the executive office, with him at its head. This attempt at shifting the balance of power away from le pouvoir in favor of civilian authority did not sit well with Gen. Medi�ne -- the aging but powerful head of the DRS and the country's ultimate power broker.

 

In addition, unpacking the conflict between "resource nationalists" and economic reformers is crucial to understanding the government's maneuvers. When Bouteflika announced the cabinet reshuffle at the end of May 2010, the political implications of the corruption scandal were still playing out. Ultimately, 14 men, the majority of whom formerly served as senior officials of Sonatrach, were indicted for their involvement in the direct awarding of contracts to international service companies. They were replaced by individuals identified more closely with resource nationalists, the old-line political conservatives, and le pouvoir.  

 

 

 

In a blow to Bouteflika's efforts to redirect the Algerian economy and polity away from its overly authoritarian past into a more liberal, pluralistic future, three principal members of Bouteflika's government were removed from their cabinet positions. The sacked ministers, closely associated with reformist economic policies, were Chakib Khelil from the energy ministry, Abdelhamid Temmar from the investment promotion ministry, and Nourredine Zerhouni from the interior ministry. The confluence of the dramatic events described above virtually assures that hard-line resource nationalists will be determining the direction of the national economy -- including the legal, administrative, and financial status of Sonatrach -- in the immediate and intermediate future.

 

These governmental changes are significant because all three of the men removed from their high-profile positions were professionally, politically, and personally close to the Algerian president. Khelil and Temmar, for example, were central to Bouteflika's efforts early on in his second term to open up the country to increased foreign investment, especially in the energy sector. Le pouvoir consistently opposed these efforts.

 

As interior minister, Zerhouni endeavored to exercise the full powers of the presidency. In his previous post, he had control of the DGSN, the police agency that had been significantly strengthened, ostensibly to reinforce the "war on terror," but also as a means of counter-balancing the power of le pouvoir -- the army and the DRS. Now as "deputy prime minister," a new and undefined position, Zerhouni pales in comparison.

 

The changes in personnel reflect a broader policy shift in key areas of the economy, especially the energy sector. Both Khelil and Temmar came to represent the liberal moment in recent Algerian economic history, with the former tasked with the liberalization of the hydrocarbons industry in which foreign companies were to be allowed majority ownership in upstream oil and gas licenses and related downstream industry. Temmar was given responsibility for implementing a privatization policy intended to sell off more than 1,000 state-owned enterprises. But in the past five years, the two ministers had been undermined by an increasingly conservative regime strategy and, in any case, had long since ceased to promote market-oriented reforms.

 

The Arab Spring arrived at a critical juncture in Algeria's modern history as a state and society are in the midst of great uncertainty. While anti-state behavior has not reached the proportions experienced in Tunisia, Libya, Egypt, Syria, or Yemen, the protest movement does reflect a deep cleavage within the body politic. The gap between state and society in Algeria has never been wider than it is today. A deeply discontented mass public is demanding change from an apparently indifferent, if not contemptuous, ruling elite. The list of grievances held by the majority of ordinary Algerians cuts across every category of society, economy, and polity; grievances that have found expression in virtually daily acts of protests and other forms of civil disobedience.  

 

 

 

To be sure, there are numerous factors that limit the degree of political change via populist protest in Algeria. The ferocity of a militarized apparatus determined to maintain itself in power at any cost is not the only impediment to revolution. Factors such as the size of the country, the diversity of its population, and the oil-generated wealth used to placate aggrieved classes also play a significant role. Furthermore, the recent memory of bloody civil war that left 200,000 dead along with the continued attacks by the terrorist group, Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), hangs over the national consciousness, serving as a brake to large-scale domestic rebellion.

 

Meanwhile, Algeria's youthful population, constituting the country's majority, has begun to articulate a political vision far removed from the country's aging ruling elite. The archaic phraseology of the past is now being replaced by explicit demands for political freedom, democracy, and human dignity. The emergence of a loosely coordinated group of opposition figures known as National Council for Democratic Change (Coordination nationale pour le changement et la d�mocratie) has spearheaded a populist revolt against the regime since early 2011, inspired in great measure by the intifadas taking place in North Africa and the Middle East. But is Algeria "next"?

 

Although he has declared otherwise, the weakened president is unlikely to complete his third presidential term in 2014 because of visible illness, and the constitutional system does not provide a clear mechanism for political succession. Meanwhile, an individual who is himself, at 72, exhibiting signs of physical weakness, heads an emboldened national security apparatus. The hydrocarbon industry, from which virtually all sources of state revenues derive, remains politically manipulated and economically mismanaged. As such, an increasingly animated civil society is no longer willing to be placated by either rhetorical promises or short-term economic rewards as condition for political compliance.

 

What is clear is that the previous modes of rule-making and rule-enforcement will have to be fundamentally reconfigured to respond to populist demands for social advancement, economic opportunity, and political freedoms. Whether this process develops peacefully or violently is ultimately in the hands of le pouvoir -- as it has been since the founding of the republic.